LA CIC NORMANDY CHANNEL RACE, UN RENDEZ-VOUS IMMANQUABLE

La remise des prix qui a eu lieu ce dimanche 22 septembre est venue clôturer cette 15ème édition de la CIC Normandy Channel Race. Une édition qui a couronné pour la première fois un normand sur cette grande classique normande. C’est effectivement Fabien Delahaye et Benjamin Schwartz, à bord du Class40 Legallais, qui viennent inscrire leurs noms sur le trophée, là où figure tous les champions sacrés depuis la création de l’épreuve en 2010. Un millésime 2024 conforme à la réputation de l’événement, aussi bien sur le plan sportif, médiatique que populaire. Bilan d’une édition anniversaire réussie. 

Un scénario sportif haletant

 Le dimanche 15 septembre dernier, 25 Class40 et 50 marins ont pris le départ de la CIC Normandy Channel Race 2024. Plus haut taux de participation de l’année dans cette série. Une quantité qui n’en réduit pas pour autant la qualité puisque le plateau sportif présent sur la ligne de départ était d’un niveau incroyable. Un départ sous une météo estivale, qui n’a pour autant pas diminué l’envie d’en découdre des skippers puisque dès le coup de canon donné, le spectacle était au rendez-vous. Thomas et Raphaël Lurton, bizuths de l’épreuve à bord du plus vieux Class40 de la flotte (le numéro 100 Ose Ta Victoire), ne se sont pas dégonflés pour couper la ligne de départ en premier après une superbe manœuvre bâbord quand le reste de la flotte était lancée sur tribord. Ensuite ce sont les locaux de la Baie de Seine, Guillaume Pirouelle et Cédric Château sur Sogestran – Seafrigo (197) qui ont pris les commandes sur le parcours spectacle proposé. Des commandes qu’ils n’ont plus lâché sur la première partie du parcours jusqu’au sud de l’Angleterre et la pointe de la Cornouaille. Effectivement, dans un scénario météorologique assez rare pour l’épreuve, à savoir des conditions légères sur les premiers jours de course, c’est bien le duo havrais qui s’impose comme grand animateur. Des îles Saint-Marcouf à Land’s End en passant par le Solent et l’île de Wight, il enchaîne les marques de parcours obligatoires en tête en optant toujours pour les bons choix stratégiques et en étant toujours dans le bon timing des passages à niveau. Sous pression, c’est au moment d’attaquer l’ascension de la Mer Celtique qu’il finira par céder le leadership. C’est d’abord Legallais (199) qui va mener la flotte jusqu’au légendaire Tuskar Rock en 2 jours 09 heures 00 minute et 05 secondes. Puis, profitant d’allures portantes favorables à sa monture, c’est Groupe SNEF (178) qui va à son tour prendre les rênes dans cette bataille d’empannages jusqu’au mythique phare du Fastnet. Ce n’est qu’une fois Wolf Rock dépassé au sens retour, que la course a changé radicalement de physionomie. Un retour en Manche éreintant pour la flotte qui a été cueillie par un flux de Nord-Est intense de 20-25 nœuds au près avec des rafales pouvant atteindre les 30 nœuds. Le tout dans un mer formée difficilement maniable au courant renforcé par les grandes marées. Dans ces conditions rudes, il aura finalement fallu attendre le piégeux passage de Barfleur pour que le Class40 Legallais (199) s’échappe définitivement vers un bord victorieux jusqu’à la ligne d’arrivée.

Les étraves pointues : une course dans la course passionnante

Dans ce scénario de régate extrêmement serré et indécis, une course dans la course faisait rage. Pour la première fois, la CIC Normandy Channel Race proposait un classement pour les Class40 aux étraves pointues. Au contact de la meute des scows, Trim Control (115) et Free Dom (139) se sont livrés un véritable mano à mano jusqu’au sud de l’Irlande. Idem du côté de Belco CEC (147) et esatco (141) qui se sont livrés un véritable match racing de 5 jours. Des navigations à vue stimulantes pour les skippers et passionnantes pour le public, qui prouvent que le classement des voiliers à étrave pointue est loin d’être pris à la légère et jouit d’une vraie valeur sportive aux yeux des skippers. C’est finalement Alexandre Le Gallais et Henri De Mallet, à bord de Trim Control (115), qui s’emparent de la première place de ce classement. Une issue méritée tant ils ont mené les débats de bout-en-bout de la course en navigant proprement et au contact des scows dernières générations.

Une réussite médiatique et populaire

Avec une couverture médiatique exceptionnelle pour un événement exclusivement réservé aux Class40, la CIC Normandy Channel Race accentue son statut d’épreuve unique dans le paysage de la course au large. D’abord sur le plan télévisuel avec un live départ d’1h diffusé sur une chaîne nationale, La Chaîne L’Équipe, grâce au soutien du CIC, et régionale, France 3 Normandie numérique. Également par le biais de programmes courts diffusés quotidiennement sur La Chaîne L’Équipe et France 3 Normandie. Sur les ondes, France Bleu Normandie a fait vivre la course à ses auditeurs à travers divers programmes tout au long de ces deux semaines d’événement. Enfin Ouest-France n’a pas manqué d’intérêt pour la grande classique normande avec une présence quotidienne dans ses colonnes. Le village de course aura aussi été bien fréquenté par le public caennais qui aura pu s’adonner aux nombreuses activités proposées et notamment La Base Paddle CIC. Il ne faut pas non plus oublier la visite de près de 500 écoliers sur le quai Vendeuvre la veille de l’ouverture du village. Un moment d’échange toujours très apprécié entre les enfants et les skippers.

La CIC Normandy Channel Race est devenue une référence. Cette reconnaissance, elle le doit avant tout à tous ces ingrédients qu’elle regroupe et qui font d’elle une épreuve si particulière. Un parcours exigeant, un niveau international, des scénarios sportifs incroyables, l’esprit Class40, une couverture médiatique majeure et des partenaires fidèles, forment un savant mélange qui attire chaque année les spécialistes de la discipline en Manche et mer Celtique, et viennent renforcer le prestige et la reconnaissance qu’obtiennent les marins sacrés en terres normandes. Vivement mai 2025 !

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