« Ce fut une superbe course, une très belle aventure, mais très éprouvante. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vécu un tel engagement total, sans répit. » Ian Lipinski
« C’est une immense satisfaction d’aller gagner cette course dans ces conditions-là. Il a fallu aller la chercher cette victoire ! » Valentin Gautier
A l’issue d’un duel d’anthologie l’équipage suisse BANQUE DU LEMAN de Valentin Gautier et Simon Koster a pris l’avantage pour 6 petites minutes sur le CREDIT MUTUEL de Ian Lipinski et Julien Pulvé. Mais les mots recueillis à l’arrivée expriment le même niveau d’engagement.
De l’engagement il en a fallu d’abord à tous les acteurs de l’événement pour qu’il puisse se tenir dans un contexte incertain, seul événement officiel de l’année en Class40. Coureurs des 26 équipes, partenaires, équipe d’organisation, institutions, autorités municipales et préfectorales, tous sont allés dans le même sens : qu’ils en soient remerciés. Ainsi que les 4200 visiteurs quand même venus voir les bateaux le week-end de départ à Caen malgré les restrictions sanitaires et un village réduit.
De l’engagement il en fallu à tous les compétiteurs dès ce départ au soleil couchant avec de superbes images maintenant diffusées sur tout l’ouest de la France avec notre partenaire France 3 ; le décor était planté quant à l’âpreté des jours à venir avec déjà un premier abandon sur le parcours de départ suite à un choc entre 2 concurrents.
Des Iles St Marcouf au pied du Cotentin en panne de vent, au Solent britannique qui vit 3 bateaux en difficulté sur les bancs de sable et d’autres abandons, à la fameuse pointe sud-ouest anglaise le « Land’s End » bien nommé, et enfin au Tuskar Rock irlandais, ce ne fut que ce qu’Antoine Carpentier appelait avant le départ « un combat de rue de 5 jours » ; dans le petit temps, à fleur de peau, les rebondissements ont été multiples et bien souvent radicaux ; avec une très belle performance de Stan Thuret sur EVERIAL passant en tête le mythique Tuskar Rock devant les favoris et alors que 22 Class40 se tenaient encore en 30 milles.
De l’engagement il en fallu encore lors d’un retour qui fut rude dès le Land’s End. Pour la première fois la « NCR » faisait face à un coup de vent de Nord-Est qui barrait en Manche la route du retour à Caen et constituait une âpre montagne à escalader. Au final 14 équipes furent classées et 8 abandons enregistrés dans cette dernière phase sans qu’aucune avarie majeure ou appel à une aide extérieure ne soient intervenus.
Avec cette nouvelle édition et une aventure aussi intense sur le plan sportif et humain la NORMANDY CHANNEL RACE construit d’année en année sa légende.
Et bravo au jeune américain Hannes Leonard (KITE USA 144), 16 ans, plus jeune skipper de l’histoire de l’épreuve.
Rendez-vous en mai prochain !
PAROLES DE SKIPPERS – commentaires complets disponibles sur la page FB
Antoine Carpentier – REDMAN (3ème) « On a fait quelques erreurs en Mer Celtique qui nous ont couté cher. Grace au bateau et à une conduite exceptionnelle de Nico on a réussi à revenir dans le match et terminer troisième. C’est vraiment une course magnifique car elle nous fait passer par des endroits mythiques. On a hâte de revenir ! »
Nils Boyer – LE CHOIX FUNERAIRE (4ème) « On s’est vraiment amusé. C’était engagé, la fin était sportive mais on finit et ça c’est super ! Sur la dernière ligne droite dans la Manche, même s’il y avait un peu de fatigue, on était à bloque, on ne lâchait rien. Clairement on va revenir, c’est une très belle épreuve, riche, variée avec un parcours complet ! »
Ian Hoodle / Jack Trigger – VIRGIN MEDIA BUSINESS (5ème): Ian » The most intense racing I have ever experienced »- Jack – “Well it lived up to its reputation! We gave absolutely everything and this race asks for nothing less.”
Thibault Lefevere – FREE DOM (8ème) « C’était très instructif et je ne regrette absolument rien même la fin dans 35 noeuds. C’était la première fois que je sortais dans du gros temps comme ça. Ça fait également plaisir de voir que le bateau tient bien, on peut avoir confiance en lui ».
Frans Budel – SEC HAYAI (9ème) “We never thought about stopping in a port. We know what it’s like to sail in tough conditions. The last two days weren’t easy, but we gave it our all. If we had a big damage, obviously, we would have stopped, but we didn’t, so we continued. If we want to go around the world in Class40, we have to be able to go through these kinds of conditions”.
Stan Thuret – EVERIAL (11ème) « Notre arrêt a été une décision de bon sens pour ne pas fracasser le bateau et on ne voulait pas faire de bêtises. On avait atteint nos limites pour nous qui découvrions le support. On ne regrette pas du tout parce que ça fait partie de l’aventure. C’est la première fois que l’on faisait une escale en course, c’est une nouvelle expérience, tu rentres dans une nouvelle dynamique à savoir quand est-ce que tu repars, rester focus dans la course car c’était important pour nous de finir. Mais sinon c’est vraiment une belle course, un parcours très intéressant pour progresser. Bref c’était génial ! »
Romain Rossi – PRISME (12ème) : « Je peux vous dire qu’une course comme ça remet les idées en place. C’est facile d’avoir des projets depuis son canapé. C’est plus réaliste de construire ses projets quand on est sur l’eau! »
Morgane Ursault – Poupon (14ème) UP SAILING UNIS POUR LA PLANÈTE « On a un peu manqué de chance à certains endroits. Mais ça fait une belle expérience, c’est clairement une course à refaire, ça donne envie de revenir. Après notre arrêt, ça nous tenait à cœur de finir la course, on n’avait rien cassé, on n’a même pas envisagé d’abandonner. En tout cas c’est un très beau parcours, très tactique. »
Antoine Magre (abandon) E. LECLERC VILLE LA GRAND » Ce n’est pas comme ça que l’on imaginait la course se finir, encore moins cet après-midi après avoir repris des couleurs au classement. Mais comme en montagne, parfois il faut savoir faire demi-tour (ou s’arrêter…). Merci encore pour l’organisation de la course à toute l’équipe, on espère revenir plus fort très vite !«
Nicolas Jossier (abandon) (RE) VIVRE AVEC LE LYMPHOME « Je retiendrai que la course a été belle, que nous avons fait trembler les meilleurs, que c’est un sport mécanique et que le projet vient de naître, que nous avons vibré avec toute l’équipe autour du projet, qu’il y a eu encore des levers et couchers de soleils magnifiques, que les dauphins font toujours des clins d’oeil, que REvivre c’est aussi affronter les coups du sort !
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