Non sans mal, les premiers Class40 de cette 11ème édition de la Normandy Channel Race ont passé le Cap Lizard en milieu de journée et s’abritent actuellement du courant contraire proche des côtes de Mounts Bay en attendant la bascule qui devrait les aider à contourner Land’s End. Derrière les concurrents vont devoir cravacher pour espérer passer avant la renverse et ne pas voir les leaders s’envoler vers Tuskar Rock.
« On commence à avoir les mains qui chauffent », voilà une déclaration du skipper de Crédit Mutuel, Ian Lipinski, à la vacation d’aujourd’hui qui résume bien la difficulté qu’auront rencontré les skippers pour atteindre la pointe sud-ouest anglaise. À bord des Class40, ça n’a pas chômé. Les conditions sur zone, vent faible et instable en direction, et épisodes brumeux à traverser, ont demandé aux marins une débauche d’énergie toute particulière pour enchainer les manœuvres et rester vigilant lorsque la visibilité était réduite. Il aura fallu faire preuve d’opportunisme pour exploiter la moindre situation favorable et sortir le bon bord au bon moment. Au delà des conditions exigeantes que rencontrent les marins, la flotte est très resserrée depuis la sortie du Solent, c’est une véritable régate au contact comme nous l’explique Pierre-Louis Attwell. « Pour l’instant c’est une Normandy Channel Race fidèle à sa réputation avec des équipages qui reviennent alors qu’on pensait ne jamais les revoir » déclare le calvadosiens d’origine.
C’est également le cas en tête de flotte, la position de leader ne cesse de changer, on assiste à un vrai match race entre Crédit Mutuel, Redman et Banque du Leman qui ont en quelques heures chacun à leur tour pris les commandes de la course. Une situation stressante comme l’expliquait ce midi Antoine Carpentier (Redman) à la vacation : « Psychologiquement c’est dur, mais c’est ce qu’on vient chercher aussi, les bagarres de rue ça a été une de mes spécialités pendant des années… ». Voilà de quoi planter le décor de marins au couteau entre les dents prêts à ne rien lâcher pour être le premier à enrouler Land’s End.
Attraper le bon wagon
Pour le reste de la flotte plus en arrière, la principale préoccupation est de savoir si ils arriveront à attraper le bon wagon et bénéficier de la bascule de courant favorable à partir de 21h (heure française) ou si à contrario ils verront la route se barrer, ce qui risquerait de creuser d’avantage l’écart avec les leaders.
La remontée vers Tuskar Rock s’annonce elle aussi complexe. Les conditions météos vont rester compliquées avec toujours du vent faible de secteur Nord-Nord/Est.
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